Escapade Nocturne... [Libre]

La soirée venait à peine de s'entamer à Poudlard, que déjà l'ambiance hivernale de décembre emplissait le cœur des jeunes élèves. À travers les fenêtres anciennes de cuivre qui tapissaient les murs du château, on pouvait apercevoir les flocons qui virevoltaient furieusement dans une valse dont seules les soirées d'hiver avaient le secret. Dans ces moments-ci, il valait mieux abandonner tout espoir d'affronter la tempête, de s'asseoir dans un confortable fauteuil moelleux de la salle commune et de siroter un chocolat chaud en discutant des batailles de boules de neige qui auront assurément lieu le lendemain. Puis en s'endormant en rêvant d'anges dans la neige blanche...

Vivaldia était le genre de fille qui adorait cette période de l'année. Les premières neiges étaient toujours incroyable à Poudlard, et elle adorait monter dans la tour d'Astronomie pour regarder la tempête faire rage, dans le silence de la nuit. Elle effectuait toujours ces escapades en solitaire, car elles lui permettaient de réfléchir à ce qui la tourmentait dans le moment. La jeune lionne n'était pas le genre à avoir l'esprit torturé d'aucune façon, au contraire, elle avait un esprit optimiste et joyeux. Mais elle appréciait ces moment de quiétude, ou elle pouvait penser à qui elle était, son rôle pour les autres, et à son avenir.

Ce soir là, Vivaldia avait terminé de manger assez rapidement, après avoir discuté assez vivement de la série éliminatoire de Quidditch avec quelques amis, tout aussi fans les uns que les autres, ce qui avait donné lieu à une discussion assez animée sur qui avait les meilleures chances de remporter le championnat du monde de l'an prochain. Elle avait quitté la table, ayant l'impression qu'elle avait bien défendu son point, et remonta à la salle commune accompagnée d'un de ses amis Gryffondor. C'était un jeune homme à la crinière frisée blonde, à la personnalité vivante et qui ne manquait pas de sens de l'humour. Cependant, sa naïveté le rendait parfois facilement manipulable, mais c'était un garçon attachant, sans aucune once de méchanceté, et elle adorait sa compagnie. Lorsqu'ils furent rendus dans la tour, elle lui souhaita bonne nuit, monta à sa chambre, et prépara son escapade nocturne. Il lui fallait attendre environ quelques heures avant de partir, et décida de faire une petite sieste avant de partir et s'assoupit tranquillement dans son lit. C'est en sursaut qu'elle se réveilla, vers minuit, dans un bruit tonitruant. Les yeux encore embrouillés de sommeil, elle se rendit vite compte que la cause de ce bruit était une fille de septième année, l'air d'avoir un peu trop prit de bieraubeurre, qui rentrait en douce dans son dortoir. Vivaldia sentit que c'était son signal pour partir, mis sa cape noire, et sortit de la salle commune.

Le château était empli d'un silence de mort, et le seul bruit que l'on entendait était le frottement du vent et de la neige qui s'abattait sur l'enceinte du château. La jeune fille blonde marchait d'un pas rapide, et elle eut tôt fait d'atteindre l'endroit qu'elle convoitait tant. Elle s'assit doucement sur le rebord d'une grande fenêtre, comme elle en avait l'habitude, et se mit à mirer les flocons qui descendaient doucement sur la toiture du château. Le temps passa rapidement, et complètement perdue dans ses pensées, elle ne se rendit vite plus compte de ce qui se passait autour d'elle. Elle était dans sa bulle, dans son propre monde, complétement déconnectée de la réalité. C'est pourquoi elle poussa un profond hurlement lorsqu'on tapota son épaule. Au début, elle avait oublié où elle était, et ce qu'elle faisait là. Mais ses souvenirs lui revinrent à la mémoire dès qu'elle vit le visage hirsute de Rusard qui le fixait de ses yeux injectés de sang.

-Je peux savoir ce que vous fichez dans cette tour mademoiselle? À cette heure, seuls les fantômes rôdent dans les corridors, pas les petites chipies dans votre genre.

Il empoigna la jeune blonde, trop surprise pour prononcer un seul mot. Ils descendirent une torée de marches, pour finalement atterrir dans son bureau. C'était une pièce plutôt moche, décorée maigrement, et comportant plusieurs objets hétéroclites ayant l'air d'avoir été confisqués à des élèves. Certains objets semblaient récents, tels que la dernière édition de Flwizbizz de Honeydukes, ainsi que des objets très anciens, tel qu'une sorte de téléscope qui devait dater d'au moins une centaine d'années, selon l'estimation de Viva. En bref, cette salle était passée au mains des concierges de décennies en décennies, et c'est maintenant celui actuel qui la dévisageait d'un air extrêmement fâché. Elle trouvait ça assez effrayant de se trouver dans le milieu de la nuit dans le bureau d'un homme qui ne semblait pas être reconnu pour son caractère affable et pacifique, et elle redoutait ce qui l'attendait en guise de châtiment.

-Je dois d'abord aller chercher quelque chose avant de décider ce que je vais faire de toi, mais ne t'avise pas de bouger, sinon..., dit-il en esquissant un sourire malfaisant. Tu verras bien.

Puis il sortit de la pièce en lâchant un rire mesquin, et Vivaldia entendit ses pas s'éloigner de plus en plus de la salle. Le jeune fille ne bougeait plus. Elle craignait ce qu'il lui arriverait, mais se sentait prête à parer à toute éventualité. Cependant, elle ne s'attendait pas à entendre une voix s'élever derrière elle, une voix définitivement plus jeune que Rusard. Elle se retourna pour voir de qui il s'agissait, ne sachant pas si c'était un sauveur ou un trouble de plus à son actif...